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Revue de presse: les projets de la Région, et l'exemple de Notre-Dame-des-Landes

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20 mars 2016

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Les États Généraux du Rail annoncés le 25 mars?

Selon une brève du Midi-Libre du 11 mars 2015, les États Généraux du Rail (et de l'Intermodalité) seront annoncés et présentés le vendredi 25 mars 2016, à bord d'un TER entre Montpellier et Baillargues.

Incertitudes sur la gare de Nîmes-Manduel

L'Agglomération de Nîmes semble avoir quelques difficultés à définir la ZAC qu'elle projette autour de la gare de Manduel.

Un article du Midi-Libre (Gard) du 13 mars 2016 relate une visite de Carole Delga, présidente de la Région, à Nîmes. L'article illustre les doutes sur la gare de Manduel, et sur celle de Montpellier à La Mogère, mais laisse certains points dans le flou.

Dans la vidéo incluse dans l'article, on entend Mme Delga affirmer «La gare de Manduel, elle est justifiée aussi sur le fait de pouvoir enlever le fret du centre-ville de Nîmes et pour pouvoir avoir aussi de nouveaux trains du quotidien sur le Gard et tout particulièrement autour de Nîmes».

Cette affirmation est surprenante car, comme le montre la carte animée du présent site, le CNM (contournement de Nîmes et Montpellier), qui sera mis en service en 2017, permettra déjà aux trains de marchandises d'éviter les centres-villes de Nîmes et de Montpellier, comme son nom l'indique. Le CNM inclut la bretelle de raccordement depuis la ligne de Marseille-Tarascon, et une liaison dédiée au fret en provenance d'Avignon et de la rive droite du Rhône. La gare de Manduel étant une gare 100% voyageurs, tout comme celle de la Mogère, elle n'a aucune utilité pour les trains de marchandises.

Le CNM (contournement de Nîmes et Montpellier), projet initial:

Un nouveau raccordement à l'ouest de Nîmes?

À l'occasion de ces discussions sur la gare de Manduel, plusieurs journaux ont évoqué une autre hypothèse, par exemple sous cette forme (La Marseillaise, le 16 mars 2016):
«Mais son sort [de la gare de Manduel] est fortement lié à celui de la gare de la Mogère à Montpellier car sans gare TGV à Manduel, il faudrait réaliser une bretelle après Nîmes pour que les trains passant par la gare centrale puissent rejoindre la nouvelle gare montpelliéraine».
On comprend qu'il s'agit de créer un raccordement, depuis la gare de Nîmes vers le CNM, en utilisant la ligne du Grau-du-Roi, qui quitte la voie classique à l'ouest de Nîmes (au niveau de la gare de Saint-Césaire) et qui traverse le CNM près du village de Générac.

TGV circulant par la «bretelle après Nîmes»:


Cette hypothèse n'est pas neuve: elle avait été envisagée, en 2009, dans le cadre d'une ligne nouvelle Montpellier-Perpignan (LNMP), sous le nom de «scénario C3». Dans ce scénario, la LNMP serait une ligne mixte (TGV à 220 km/h, fret à 120 km/h), sans nouvelle gare TGV sauf à Montpellier (à la Mogère ou à Saint-Jean-de-Védas), et la voie de St-Césaire à Générac permettrait de raccorder la gare de Nîmes au CNM.

Le scénario C3 du débat LNMP de 2009 (la bretelle est indiquée en rouge):


Cette bretelle serait peut-être pertinente si la ligne Montpellier-Perpignan était sur le point d'être construite, mais dans l'état actuel elle pose quelques problèmes:
  • elle coûte cher: il faut améliorer la ligne du Grau du Roi (ligne à voie unique non électrifiée), créer les raccordements,...
  • elle ne répond pas au problème n°1 de la gare de la Mogère: l'absence de correspondances ferroviaires
  • elle n'a strictement aucun intérêt pour les voyageurs: le temps perdu dans le raccordement annule le temps gagné par la vitesse plus élevée sur le CNM (220 km/h) que sur la voie classique (160 km/h), sans même parler de l'accès des voyageurs à la gare de la Mogère
  • sa réalisation n'est ni autorisée ni même planifiée: le contrat de construction du CNM prévoit bien un futur «raccordement du Grau du Roi», mais pour permettre à des trains de circuler entre Manduel et le Grau du Roi, pas entre Nîmes et la Mogère.

30 secondes sur Reporterre.org

Alors qu'on attend encore la date d'audience au tribunal administratif de Montpellier contre la déclaration de projet de la gare de la Mogère, le site internet Reporterre.org a posé la question à Michel Julier, auteur du recours, pour ses interviews en moins d'une minute.
Écouter les explications en 30 secondes sur Reporterre.org

Le Canard Enchaîné revient sur Notre Dame des Landes et le «saucissonnage»

Le Canard Enchaîné du 9 mars 2016 a publié un article intitulé «À Notre-Dame-des-Landes, Bruxelles met Valls dans les choux». Cet article n'a pas laissé indifférent les personnes qui, ici, s'intéressent à la gare de la Mogère.

L'article relate l'action de la Commission Européenne, saisie par des associations françaises via une procédure assez complexe, contre le «saucissonnage» des projets d'aménagement par la France.

Le «saucissonnage» consiste à faire passer les projets tranche par tranche pour qu'ils franchissent les obstacles administratifs sans que leur pertinence et leurs impacts ne soient jamais évalués. C'est une technique classique, qui prend plusieurs formes:
  • découper une autoroute en tronçons: on commence par évaluer le rapport bénéfice/prix des tronçons les plus faciles à construire, sans prendre en compte les tronçons situés en zone urbaine ou fragile, ou très coûteux (comme le viaduc de Millau),
  • commencer petit: qu'il s'agisse d'un hypermarché ou d'une porcherie industrielle, on présente un projet modeste, avant de l'agrandir une fois qu'il a été autorisé,
  • dissocier des projets liés: on va par exemple examiner l'impact d'une zone d'activités sans tenir compte des routes nécessaires pour y accéder.

Dans le cas de l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes, le problème est que le projet d'aéroport a été autorisé sans évaluer les aménagements routiers et ferroviaires entre Nantes et Rennes, pourtant indispensables pour y accéder. Et donc, la Commission Européenne interroge l'État français, avec la menace d'une action devant la Cour de Justice de l'Union Européenne si une solution amiable n'était pas trouvée.

Ce cas est intéressant pour la gare de la Mogère, car ici aussi le projet a été très fortement «saucissonné». C'est d'ailleurs l'un des points clés du recours contre la déclaration de projet.



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