GareTGV.free.fr

Le fiasco (suite): un constat accablant et généralisé

Lien dans le recueil 2018
Lien sur une page séparée
3 septembre 2018

info suivante =>

De toutes parts, c'est une clameur qui se lève contre la gare de la Mogère, son absurdité, et la perte de temps qu'elle entraîne;
Un mot sur les annonces de «réactualisation» du projet de ligne nouvelle Montpellier-Perpignan

Le fiasco (suite)

La clameur contre la gare de la Mogère ne cesse pas, bien au contraire. La presse s'en fait l'écho, apportant à la gare de la Mogère un début de célébrité (en négatif).

Le Canard Enchaîné du 22 août 2018 (pas de lien internet: le Canard n'est pas sur internet) raconte, dans un article intitulé «une gare égarée» l'histoire d'un voyageur qui s'aperçoit au dernier moment que son train ne part pas de Montpellier-centre mais de «Montpellier sud de France», avec la promesse de gagner 20 minutes sur le trajet en train, mais en perdant 40 minutes sur l'accès à la gare (selon les informations, franchement optimistes, de SNCF Mobilités), et éventuellement 20€ de taxi, qui se retrouve coincé dans les embouteillages si jamais deux trains (!) arrivent en même temps.

Même la Gazette de Montpellier (pourtant très liée à la métropole de Montpellier) explique, le 23 août 2018, sous le titre «Montpellier Sud-de-France: le grand foutoir», la galère pour les voyageurs contraints d'emprunter la 2e gare TGV, ou y arrivant par accident. Mais évidemment, la Gazette restant la Gazette, l'article se termine par une page à la gloire de la Métropole de Montpellier, dont le président va bientôt résoudre tous les problèmes posés par cette gare...

De façon plus sérieuse, France 3 Occitanie a expliqué, le 2 septembre 2018, les problèmes de voyageurs à la 2e gare TGV:

  • Au-delà de la seule localisation absurde de cette gare et des problèmes posés par l'impossibilité d'y organiser des correspondances, on comprend que l'exploitation elle-même de la gare de la Mogère est faite en dépit du bon sens.
  • Les voyageurs ne disposent d'aucune information, aucun personnel n'est là pour les renseigner, seules les annonces sonores sont censées les orienter.
    Certains y voient une dérive de la société qui supprime des emplois et remplace les humains par des automates, mais il faut aussi prendre en compte que, vu la très faible utilisation de cette gare, son coût d'exploitation est horriblement élevée, et on peut comprendre que la SNCF fasse des économies en rognant sur le personnel.
  • Lorsque les voyageurs sont interviouvés sur leur avis sur la gare, ils en profitent pour demander des renseignements à la journaliste car ils sont désorientés.
  • La journaliste elle-même raconte comment, son train Intercités étant annulé, elle doit emprunter le bus (payant) jusqu'à Odisseum, puis le tramway ligne 1 jusqu'à la gare centrale, avant d'arriver au guichet où on lui change son billet pour qu'elle puisse enfin partir, avec 2 heures de retard.
  • L'interview du syndicaliste CGT, Alexis Pallot, est particulièrement intéressante, car il explique de quelle manière les politiciens locaux ont voulu à tout prix construire une gare TGV, injustifiée en l'absence de ligne TGV entre Montpellier et Perpignan, à un endroit absurde sur le plan ferroviaire, uniquement motivé par des intérêts immobiliers.

Enfin, l'Agence France Presse (AFP) a diffusé un article le 2 septembre 2018, repris par Le Point, Challenges, Les Échos, L'Express, Paris-Match, La Dépêche du midi..., explique le chaos à la gare de la Mogère, son côté fantômatique, ses accès ingérables, la gabégie financière (devant encore s'aggraver si un tramway y est construit), l'absence d'inauguration officielle et le fait que la ministre des transports Élisabeth Borne a soigneusement évité de s'y rendre. Une descente en flèche!

Le projet de ligne nouvelle Montpellier-Perpignan «réactivé»?

Le 29 août 2018, la présidente de la Région Occitanie, Carole Delga, a fait savoir qu'elle se réjouissait que le projet de ligne nouvelle Montpellier-Perpignan soit «réactivé» et que son tracé soit «sanctuarisé». Cette annonce fait semble-t-il référence à une réunion tenue le 12 juillet 2018, concernant le financement de 20 M€ d'études préalables.

En pratique, il faut tout de même espérer que le projet ne soit pas trop «sanctuarisé», car autant le tronçon de Montpellier jusqu'à la gare centrale de Béziers ne pose pas de problème (il est prévu qu'il soit compatible avec le fret ferroviaire, et que la gare de Béziers devienne un véritable pôle de correspondance), autant le tronçon de Béziers à Perpignan pose problème car il faut décider si les trains de marchandises pourront y passer, s'il y aura des gares TGV excentrées et éventuellement sans correspondances, et donc si on souhaite que les TGV passent à l'écart des centre-villes pendant que les trains de marchandises passent en centre-ville (où ils ne s'arrêtent pas, les gares de marchandises ayant été démantelées) et seront condamnés à l'arrêt lorsque la ligne littorale sera inondée par des phases de submersion marine.

Dans tous les cas, il est bien prévu que le tronçon Montpellier-Béziers soit réalisé bien avant le tronçon Béziers-Perpignan.



info suivante =>


Hébergement et statistiques: