Le président du CESER pour la mixité de la LNMP
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10 mars 2021 |
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Le lobby Eurosud-Team (pour les grands projets ferroviaires), qui est dirigé par le président du CESER Occitanie, se prononce clairement pour la mixité intégrale de la LNMP.
...Et des projets à Narbonne pour rendre techniquement possible cette mixité
L'info précédente sur la «concertation» sur la LNMP, a omis de signaler une contribution de poids: celle du lobby Eurosud-Team, qui regroupe tous les acteurs intéressés par les grands travaux ferroviaires dans la région (le Conseil Régional, des collectivités territoriales, des entreprises du BTP, plusieurs CCI, SNCF Réseau et SNCF Voyageurs, des banques, ou encore le port de Barcelone). Il se trouve que Eurosud-Team est dirigé par le président du CESER (Conseil économique, social et environnemental régional) de l'Occitanie, Jean-Louis Chauzy.
Cette contribution (ici sur le site d'origine, ou là
en copie locale) est intéressante. Pas tellement sur
l'aspect, très attendu, qui regrette le retard pris par le projet,
et qui se réjouit que celui-ci ne soit finalement pas enterré,
mais sur d'autres points.
Un premier argument concerne le phasage en deux segments (phase
1: Montpellier-Béziers, puis phase 2: Béziers-Perpignan), jugé non
pertinent et finalement coûteux: il faudrait en effet financer la
phase 1, alors que les bénéfices attendus par la réalisation
complète (qui raccorderait enfin la voie nouvelle espagnole
Madrid-Perpignan à la voie nouvelle française Nîmes-Montpellier)
ne seraient que très partiellement obtenus. D'autre part, si
l'Europe doit pouvoir co-financer un tel raccordement
international, qu'en est-il si la France se limite à un tronçon
Montpellier-Béziers?
Le second argument rejoint ce qui est exprimé ici depuis
longtemps: il est indispensable que la LNMP soit intégralement
accessible aux trains de marchandises, c'est-à-dire qu'il y a une
mixité TGV-fret intégrale, alors que SNCF Réseau et l'État
s'obstinent à vouloir limiter cette mixité au tronçon
Montpellier-Béziers, en excluant à la fois le tronçon
Béziers-Perpignan et l'embranchement de Narbonne entre la LNMP
(depuis Montpellier) et la voie classique (vers Toulouse).
Eurosud-Team insiste sur la fragilité de la ligne existante face
au risque de submersion marine, risque bien réel comme l'a
démontré la fermeture de la ligne au sud de Béziers pendant un
mois en octobre 2019, et devant se répéter de plus en plus souvent
à cause du changement climatique qui provoque une multiplication
des phénomènes météorologiques extrêmes ainsi qu'une hausse du
niveau de la mer (or plusieurs parties de la voie classique
passent littéralement au ras de l'eau).
L'embranchement de Narbonne Ouest: vers une solution?
La difficulté technique invoquée par SNCF Réseau pour bloquer la
mixité TGV-fret pourtant indispensable, c'est d'une part la
nécessité d'un tunnel sous la massif des Corbières, permettant de
limiter la pente à un niveau acceptable pour des trains de fret
lourds circulant à bonne vitesse (et permettant en outre de
limiter grandement les impacts environnementaux).
Mais c'est également, d'autre part, la difficulté du raccordement
entre la voie classique à l'ouest de Narbonne et la LNMP vers
Perpignan. Invoquer une telle difficulté est grave, car cela
revient à interdire toute bifurcation entre la LNMP et la voie
classique entre Béziers et Perpignan: le «doublet de lignes» si
souvent invoqué deviendrait deux lignes hermétiques, donc aucune
ne pourrait secourir l'autre en cas d'incident.
Au cœur du problème, le relief à l'ouest de Narbonne, dès que
l'on va vers le sud. SNCF Réseau indique que la LNMP, pour être
compatible avec le fret, devrait passer en tunnel, et qu'il serait
dès lors très difficile, coûteux, et peu souhaitable, de créer un
embranchement en plein tunnel.
Mais il y a d'autres possibilités: comme le montre le schéma
ci-dessous, il suffirait de quelques embranchements, hors zone à
fort relief, pour raccorder la LNMP à la ligne classique à l'ouest
de Narbonne: un sens de circulation se raccorderait directement au
niveau de l'intersection avec la ligne Narbonne-Toulouse, tandis
que l'autre sens se raccorderait en faisant une boucle via
l'embranchement déjà prévu entre la LNMP (Perpignan) et la voie
vers Toulouse.
Schéma de principe d'une proposition de raccordement à l'ouest
de Narbonne
Car plus encore que le tunnel sous les Corbières, c'est peut-être
bien à l'ouest de Narbonne que se situe la clé d'une LNMP
réellement utile, sécurisante pour la pérennité du fret, et
permettant de fiabilité le réseau en cas d'incident grâce à un
véritable «doublet de lignes».
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